Plan d’action 2021 – 2022
Dialogue politique et plaidoyer de la société civile pour un développement côtier durable.
Notre projet pour la période 2021 – 2022 est de mettre en place notre programme Enn Vizion Pu Nu Lakot (Une vision – commune – pour notre littoral) ; programme à double objectifs.
Un volet consultations dans le but de récolter les idées et opinions des citoyens les plus concernés, notamment les habitants des villages côtiers. De permettre à ces parties-prenantes de formuler leurs besoins et aspirations en matière de développement durable pour la zone côtière via des consultations communautaires, des groupes de discussion d’intérêt particulier, des entretiens, etc.
Émanant de cet exercice, un rapport multimédia présentant les principaux problèmes de durabilité de la zone côtière ainsi que les points de vue de multiples parties prenantes non gouvernementales, grandes ou petites structures, ainsi que des scientifiques, dans le but d’identifier les obstacles récurrents à un développement durable de la zone côtière. Cette première partie du programme se terminera par la présentation officielle et le partage de ce rapport multimédia dans le cadre d’un atelier national, au public, aux médias, aux universités, aux entreprises et au gouvernement.
Le deuxième volet est de sensibiliser et d’éduquer ces mêmes communautés côtières locales, le grand public et les décideurs sur les principaux aspects essentiels des biens communs côtiers et leur préservation. Nous le ferons grâce à un contenu accessible au grand public avec des fondements scientifiques, diffusé via les réseaux sociaux, ainsi que des réunions communautaires.
En parallèle, il s’agit de plaider en faveur de modèles de développement alternatifs pour que la zone côtière s’éloigne des modèles non durables actuels. De présenter, par le biais de réseaux sociaux et les médias traditionnels, des modèles de gestion en vigueur à l’étranger desquels il s’agit de s’inspirer. D’utiliser notre réseau de scientifiques et d’experts en développement durable afin de lancer des études préliminaires à l’attention des :
– entreprises locales de la zone côtière afin de les outiller et les encourager à préserver les écosystèmes côtiers (tourisme durable et éthique, énergie, alimentation).
– villages côtiers, afin qu’une réflexion soit développée, qu’un travail de terrain soit enclenché, que des données soient collectées afin de faire de ces villages des «Climate Smart Villages» en termes de résilience face aux impacts des catastrophes naturelles du changement climatique (inondations, érosion, etc).
Nous avons une équipe prête à se lancer : des animateurs expérimentés en grass-roots consultations, des producteurs multimédias pour la diffusion de contenus accessible au grand public, une équipe de scientifiques et d’experts sur la gestion durable des zones côtières. Bien entendu, tout cela requiert un temps de préparation relativement long, notamment pour réunir les moyens nécessaires, y compris le financement, à la mise en œuvre de ce projet.
Il s’agit aussi de pouvoir contribuer et d’influer sur les stratégies de développement qui sont en cours de révision/de construction en ce moment. En effet, le Ministère du logement et de l’aménagement du territoire examine actuellement le National Development Strategy (NDS) qui est le cadre national de planification de l’utilisation des terres. Nous parlons d’une planification pour les 20 années à venir. En parallèle, le ministère de l’Environnement révise la loi sur la protection de l’environnement (EPA).
Nous espérons que ce programme aboutisse à :
1. Accroître l’accès du public et permettre une jouissance du littoral plus équitable en encourageant les décideurs publics et privés à créer de nouveaux espaces publics côtiers (seuls 15% de la longueur totale du littoral de l’île Maurice sont actuellement réservés au public).
2. Assurer une meilleure conservation des écosystèmes côtiers en préconisant la mise en place de géoparcs publics côtiers sur les Pas géométriques non encore aménagés / construits, notamment dans le sud et le sud-est, afin de diversifier l’offre d’espaces publics côtiers qui se limite actuellement aux plages publiques. (Les géoparcs publics côtiers seront des atouts tant pour la population générale et plus précisément les communautés côtières locales que pour le tourisme).
3. Soutenir un plus grand intérêt pour les travaux scientifiques dans un but de préservation de la zone côtière. Une mesure nécessaire vu les impacts négatifs croissants du changement climatique. Pour se faire nous souhaitons commanditer des études sur les écosystèmes, les diffuser auprès du public et des décideurs, dynamiser les dialogues réguliers entre la science, les entreprises, les communautés et le Gouvernement.
Pour « mot de la fin » nous portons à votre attention un excellent document sur le sujet: la publication en novembre 2019 du rapport «Quel littoral pour demain? Vers un nouvel aménagement des territoires côtiers adaptés au changement climatique », produit par une mission parlementaire à la demande du gouvernement français, en particulier du ministère de la Transition écologique et solidaire et du Cabinet du Premier ministre français.